History
Histoire

Dès le Moyen Age, des associations que l’on nomme Guilde, compagnonnage et chambres, sont créées par des personnes exerçant le même métier. Elles se dotaient de règles spécifiques et avaient des objectifs précis : l’entraide, la réglementation du métier et la défense de celui-ci. Ces corporations étaient particulièrement développées dans des villes comme Bruges, Courtrai, Gand ou Bruxelles. Rien de plus logique, dès lors, que l’une des premières Chambres d’Antiquaires fut fondée en Belgique. A la fin de la Première Guerre mondiale, dès que la paix est revenue, quelques antiquaires ont nourri l’idée de rassembler au sein d’une association tous les professionnels du métier à la compétence reconnue. L’idée s’est concrétisée en 1919 avec la création de la Chambre Syndicale des Beaux-Arts et de la Curiosité. Celle-ci fut l’une des toutes premières chambres professionnelles en matière d’art au monde réunissant, au début, une dizaine de membres. Rapidement, leur nombre a dépassé la trentaine. Au bout de quelques, il a été décidé de simplifier la dénomination de l’asbl en Chambre des Antiquaires de Belgique. En 1935, la Belgique a joué un rôle moteur dans la création de la CINOA, Confédération Internationale des Négociants en Œuvres d’Art. Cette association mondiale compte aujourd’hui 30 associations membres réparties dans 20 pays.

Lancement de la Foire des Antiquaires

En 1956, la Chambre organise la première Foire des Antiquaires dans les Galeries Louise. Seuls, ses membres sont autorisés à y exposer. Très vite, la Foire attire de plus en plus de monde, sa notoriété ne cesse de croître et les espaces des Galeries Louise s’avèrent trop exigus. En 1967 est créée l’asbl Foire des Antiquaires de Belgique qui devient l’association organisatrice de la Foire, laquelle déménage au Palais des Beaux-Arts en 1968.

The launch of the Antiques Fair
The Golden Age of antiques
L’Age d’Or des antiquités

En 1970, l’antiquaire Christian de Bruyn devient président de la Chambre et restera à la tête de l’association pendant 30 ans. Gestionnaire moderne et visionnaire, il décide de la réorganiser de fond en comble et de lui insuffler un nouveau dynamisme avec l’aide de Josette Hecht. Secrétaire enthousiaste et efficace, Madame Hecht a géré le siège de l’association pendant 31 ans. Lorsque l’asbl, bien restructurée, a trouvé son rythme de croisière, la Chambre a pu commencer à intéresser et à impliquer les membres à la vie de l’association, en organisant séminaires, conférences et réunions. Elle a également lancé son journal, la Gazette Nationale « L’Antiquaire », l’organe officiel de la Chambre dans les années 70. Au sommaire, il y avait des interviews, des portraits, des articles de fond sur l’histoire de l’art ou encore des informations plus pratiques, sur la restauration des objets d’art, par exemple.

Les antiquaires belges au top

Les années 1970, c’est aussi l’époque de quelques grands noms dans l’univers des antiquités, de marchands hautement spécialisés en orfèvrerie, en mobilier ou en tableaux des XVIIème et XVIIIème siècles dont la renommée a traversé les frontières. On peut citer Charles Van Hove, les Finck, célèbres marchands de tableaux, notamment de primitifs flamands, Louis Planchar, marchand liégeois d’argenterie qui a formé plusieurs antiquaires de renom, Georges De Jonckheere, spécialiste de tableaux anciens, Jean Tollemans, spécialiste du mobilier XVIIIème ou encore André Belley, très grand expert en porcelaine de Tournai qui a fait une donation de ses collections au Musée de Mariemont.

Belgian antique dealers at the height of the business
A change of course in the late 1980s
Fin des années 1980, changement de cap

La fin de la décennie signe l’entrée en piste d’une nouvelle génération d’antiquaires, plus généralistes, animés par un grand intérêt pour la création du XXème siècle. Cet intérêt répond également à l’engouement croissant du public pour cette époque. L’évolution du marché est en marche. La Chambre s’y adapte et commence à accepter comme membres des marchands spécialisés en Art nouveau et en Art déco. Ce n’est qu’un début. Cette extension s’applique ensuite à l’art du Japon et de la Chine, à l’art ethnique dont l’art africain, océanien, etc., et bien sûr à l’art moderne et contemporain. Les œuvres du XXème et XXIème siècle doivent répondre aux mêmes critères : celui de qualité et celui d’authenticité.

En 1988, l’association s’est vue octroyer le label « royal » et est devenue la Chambre Royale des Antiquaires de Belgique.

Ce n’est qu’à partir de 1995 que la Foire des Antiquaires de Belgique commence à accueillir des exposants invités (et étrangers) qui ne sont pas membres de la Chambre. Forte de son succès, la Foire des Antiquaires de Belgique s’installe, en 2004, à Tour & Taxis. En 2009, elle prend le nom de Brafa (Brussels Antiques and Fine Art Fair devenu Brussels Art Fair en 2015).

Extension du métier d’antiquaire

En ce début du troisième millénaire, il a été décidé de procéder à un nouvel élargissement en y incorporant les meubles et les objets « design » des années 1940, 1950 et 1960, des objets contemporains et du 9ème art, une de nos fiertés nationales, la bande dessinée. Face à cette évolution, les membres ont décidé de modifier sa dénomination en 2010. Celle-ci s’appelle alors Chambre Royale des Antiquaires et des Négociants en Œuvres d’Art de Belgique afin de mieux refléter l’élargissement du marché.

En 2019, l’association professionnelle fête son centenaire et inaugure son nouveau nom, ROCAD.be pour ‘Royal Chamber of Art Dealers’.

Extension of the antiques trade
ROCAD.be, a guarantee of authenticity
La ROCAD.be, garante de l’authenticité

ROCAD.be, est donc l’association professionnelle belge à laquelle un antiquaire ou marchand d’art peut adhérer selon des critères bien précis. Parmi ceux-ci, les connaissances, l’expérience et la réputation jouent un rôle prépondérant. Les candidats antiquaires doivent disposer d’un registre de commerce depuis au moins deux ans. Une fois la candidature acceptée, ils doivent effectuer un stage pendant deux ans. Au départ, à défaut de critères écrits et établis, la Chambre se devait de garantir la valeur et la crédibilité de ses membres auprès du public. Un code éthique détaillé et élaboré par le président Patrick Derom, précise aujourd’hui ces exigences. Le marché des antiquités, tout comme la clientèle, ne cessent d’évoluer. En guise de label de qualité et de garantie pour le client, une carte de membre nominative est donnée aux membres chaque année.

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